Code Freelance, le livre qui démystifie le freelancing

13 Sep 2019

Il y a quelques semaines de cela, Emilien Pecoul (@Ouarzy), un développeur Lyonnais assez actif dans la communauté, a publié un livre consacré au freelancing :


Étant moi-même indépendant depuis plus de 5 ans, ce livre a attisé ma curiosité. En effet, le sujet me passionne depuis longtemps et j’ai beaucoup étudié / expérimenté un certain nombre de ses aspects (Comptabilité, Fiscalité, Juridique…). Comme j’ai tenu ma comptabilité pendant 3 ans, j’avais justement fait un retour d’expérience lors d’un meetup HackYourJob.

En achetant ce livre, je souhaitais non seulement soutenir la démarche que je trouve excellente pour aider à démystifier ce choix de vie encore trop méconnu, mais aussi pour comparer mon expérience avec celles d’un freelance chevronné et du collectif HackYourJob.

Avec cet article, je souhaite vous présenter brièvement les thèmes abordés dans cet ouvrage, et vous dire ce que j’en ai pensé. Et pourquoi pas aider certains indécis à décider de l’acheter ou non ?

De quoi parle ce livre exactement ?

Apres une introduction très pertinente expliquant pourquoi le freelancing progresse vite au travers d’un état des lieux du travail et du salariat aà l’heure actuelle, le livre passe dans le vif du sujet en traitant principalement des sujets suivants :

Pourquoi le statut de freelance est particulièrement adapté aux développeurs et aux métiers de l’IT

En décrivant le marché du développement logiciel et ses limites actuelles, Emilien nous explique pourquoi les freelances y ont toute leur place et en quoi cette alternative est gagnant-gagnant, autant pour les développeurs que pour les entreprises clientes.

Quels sont les avantages et motivations qui pourraient nous pousser à passer à notre compte, et quelles sont les différences par rapport au salariat

Cette partie balaye un certain nombre d’idées reçues sur les freelances, et compare ce statut avec celui d’un salarié, notamment sur le plan pécuniaire.

Comment opérer sereinement la transition

Ce chapitre distille de précieux conseils pour se lancer et se donner les moyens de réussir dans toutes les étapes de cette nouvelle aventure : démission, personal branding, négociation, etc.

Les bases juridiques et administratives pour gérer son entreprise

Cette partie plus technique que les autres est indispensable, car elle fournit quelques bases juridiques pour les entrepreneurs en herbe. Mais surtout, elle permet de réaliser que les connaissances nécessaires pour se lancer ne sont pas si compliquées et nombreuses que cela.

Comment s’épanouir dans son métier

Equilibre professionnel / personnel, qualité de vie, organisation personnelle, veille technologique, réseautage, communautés et télétravail y sont ici abordés. Cette partie est sans doute la moins spécifique aux indépendants et peut concerner n’importe quel travailleur dans l’informatique. L’auteur nous partage ses conseils concernant notre recherche d’accomplissement personnel au travers de notre profession, mais pas seulement. En effet, la grande majorité des thèmes abordés sont des étapes selon moi indispensables pour être un bon professionnel.

C’est probablement la partie la plus importante du livre. Car le freelancing est justement une des solutions possibles (mais pas la seule) permettant d’atteindre ce but.

Une réflexion sur le métier de développeur

Pour finir, Emilien nous donne sa vision du métier de développeur à l’heure actuelle, et de ses limites. Manque de considération, préjugés, pression sociale, organisations pyramidales sont parmi les symptômes qui ankylosent notre secteur d’activité. Il nous explique pourquoi le fait d’être à son compte permet de changer la donne et contribue à faire évoluer les mentalités.

Mon avis

Ne tournons pas autour du pot : J’ai beaucoup aimé.

Cela dit, pour être honnête, il est probable que j’ai lu ce livre avec un biais de confirmation.

Sans le savoir, je me suis rendu compte au fur et à mesure de ma lecture, que Émilien et moi partagions beaucoup de valeurs sur le freelancing et le métier de développeur. Lire ce livre m’a conforté dans mes choix et donné de l’énergie pour essayer de faire encore mieux mon métier. La preuve, je relance ce blog qui n’avait pas bougé depuis 2 ans.

Les chapitres se lisent bien, le style d’écriture est agréable. On sent que l’auteur a fait un travail énorme de vulgarisation et de synthèse. Le livre est donc complet et accessible, tout en restant assez court. Je l’ai fini après quelques heures de lecture, donc cela ne demande pas un gros investissement de temps. On se rend aussi compte qu’un gros effort a été fourni pour donner de la consistance aux arguments développés sur chaque thème abordé, ce qui rend le tout d’autant plus pertinent.

Cependant, il faut savoir que le livre reste assez peu technique, notamment sur la partie entreprise.

Les personnes qui cherchent à obtenir plus d’informations sur le statut à choisir pour leur activité (Le sempiternel débat EURL vs. SASU vs. les autres statuts) avec leurs avantages et inconvénients n’en trouveront pas pendant leur lecture. De même, le livre ne contient pas d’astuces et avantages spécifiques aux indépendants, notamment sur la fiscalité et les régimes comme le RSI.

Je pense que c’est un parti pris de l’auteur, qui ne voulait pas aller trop loin sur une partie extrêmement complexe, qui n’est pas son principal domaine d’expertise.

Avec du recul, je me dis que ce n’était non plus l’objectif du livre, qui est de parler du freelancing dans sa globalité en tant que mode de vie tout en restant le plus accessible possible. Les statuts et autres spécificités ne sont que des détails d’implémentation, dont le choix n’a finalement pas tant d’importance que cela. Surtout qu’il existe des professionnels probablement plus compétents pour ce genre de conseils très techniques.

Sur la partie entreprise également, un paragraphe est consacré au choix du nom de la structure. J’aurais trouvé intéressant d’aborder brièvement l’INPI, en tant que solution facultative, mais intéressante, pour protéger sa marque et s’assurer qu’il n’y a pas de collision avec une marque existante.

Enfin, dans la partie qui parle de rémunération pour un TNS en EURL, la part des cotisations sociales est estimée à 30% environ. Je pense qu’il est intéressant de dire que ces cotisations sont généralement plus proches des 40% (les cotisations retraite de la CIPAV montent très vite), afin d’éviter de faire des estimations trop optimistes.

Ces remarques n’engagent que moi, et ne concernent que quelques pages du livre. Ces petits détails n’altèrent en rien sa qualité intrinsèque.

Faut-il acheter ce livre ?

En conclusion, je pense que toute personne qui veut en savoir plus sur le freelancing peut acheter cet ouvrage les yeux fermés. Il contient toutes les informations nécessaires pour aider et surtout rassurer ceux qui envisagent de sauter le pas.

Je pense également que ce livre est totalement adapté pour n’importe quel travailleur dans l’informatique. Les conseils et valeurs promulgués dans la plupart des chapitres sont tout à fait pertinents pour tout professionnel cherchant à s’améliorer et mieux vivre de son métier.

Cela permet aussi de mieux comprendre les personnes qui ont décidé de se lancer, les motivations qui les animent, et que ce n’est pas toujours une question d’argent.

Pour ceux qui sont déjà indépendants, cette lecture vous sera réconfortante, et vous aidera à déculpabiliser le cas échéant, quand certaines personnes vous perçoivent comme un mercenaire.

Un grand merci à Emilien pour ce travail qui contribuera sans doute à l’évolution des mentalités, petit à petit !


indépendant développeur accomplissement personnel




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Enjoy Code | by Stéphane Petit